Contexte.

YOU WILL BE
p u n i s h e d
le contexte du forum

Cette annonce donnait envie, n'est-ce pas ?
Voilà pourquoi des dizaines de familles, de couples et de célibataires ont cédé. Un petit emprunt si l'on veut acheter, un bon dossier si l'on veut être locataire et hop, voici les clefs.
Bienvenue dans votre appartement ; en espérant que vous aurez ici une vie heureuse. Sourires hypocrites, et bonne journée madame.

Sitôt les cartons déballés et les camions de déménagements disparus au loin, la vie de copropriétaires commence. On sympathise - ou non - avec les voisins, on rencontre les sales gamins qui vont nous embêter tôt le matin avec leurs trottinettes et les adolescents qui, jusqu'à tard le soir, chahuteront dans les cages d'escalier. On découvre les joies d'avoir accès à une piscine de 25m de long et les petits désagréments quand on a un lac juste à coté. Oui, les moustiques aussi se sont installés dans la copro.

Tout le monde a signé pour une vie tranquille. Avec les alarmes, les digicodes et le portail hautement protégé, le père de famille du 4ème étage pensait pouvoir offrir à ses enfants une protection qu'ils n'auraient pas eu ailleurs. La jolie blonde du rez de jardin s'imaginait déjà ici, dans son jardinet, avec le beau gosse du second, celui qui a un cabriolet. C'était sans compter sur le Rapace !

Le Rapace, comme le surnomment les habitants de la copro, est probablement un homme, probablement un vieux, et probablement célibataire. A moins qu'il ne s'agisse d'un époux sexuellement insatisfait... ?! Il doit aussi être au chômage, ou travailler à domicile, puisqu'il semble présent 24h / 24. Il épie ses voisins et n'hésite pas à leur téléphoner à toute heure, de la nuit comme du jour, ou à déposer dans leurs boîtes aux lettres des petits messages bien flippants.
D'abord des indices, semant le doute dans l'esprit des gens qui les reçoivent :
"Je t'ai vu hier soir."
"Je sais où tu as dormi la nuit passée."
"Je sais chez qui tu as perdu ta petite culotte."

Puis des menaces, semant la terreur dans l'esprit des gens qui les reçoivent :
"Si tu ne cesses pas de tromper ton mari avec le voisin de pallier, je te punirai."
"Si tu n'arrêtes pas d'arracher les fleurs de la dame du rez de chaussée, je te punirai."
"Si tu continues de dealer chaque soir dans le hall d'entrée, je te punirai."

Personne n'en parle à haute voix, et personne n'ose prévenir la police, car chacun a reçu ce petit mot :
"Si tu préviens la police, je te punirai."

Le moindre petit accident, le moindre petit ennui, on l'impute au Rapace. C'est lui qui a décollé le nez de marche pour que Madame Janssen tombe. C'est lui qui a décroché le pot de fleur de Madame Betwin, afin que Monsieur Rochman se le reçoive en pleine tête un beau matin. Et ainsi de suite, on fait porter au Rapace tous les maux de la Copro, mais on n'appelle jamais la police. Madame Janssen avait oublié ses lunettes, d'où sa chute. Le vent s'est levé d'un coup, décrochant le pot... voilà ce que l'on raconte aux ambulanciers, aux docteurs, au facteur. Il doit bien rire, derrière sa fenêtre, ce sale corbeau ! Oh oui, il doit se marrer, derrière son télescope, prévoyant déjà sa prochaine victime ! Il doit se prendre pour Dieu, et il aurait bien tord de ne pas le faire : On lui obéit et on le craint.

Vous aussi vous avez acheté ou loué ici même. Vous profitez chaque jour de la piscine et partagez votre chambre avec les moustiques du lac. Vous avez peut-être trompé votre copine, volé les colis de votre voisin ou acheté un télescope pour mater la blonde qui bronze dans son jardinet ?
Ne me mentez pas, ou je vous punirai.

© FOX. CONTEXTE ENTIEREMENT INVENTE ET ECRIT PAR FOX.